toponymie

. 

    

.

    

Eléments de toponymie

.

.

D'où viennent les noms des moulins du Meu ?

.

.

          Souvent les moulins ont laissé leur nom au lieu où ils se trouvent. Nous rencontrons ainsi le simple nom de moulin, grand moulin ou petit moulin, vieux moulin, moulin neuf, moulin blanc ou roux, ainsi que des melin, milin, moulinot ou moulineau (moulin à eau) auxquels s’ajoute parfois le nom de la rivière ou celui de la commune : moulin du Meu, moulin de Mordelles, moulin de Paimpont…

 

          Le type de moulin ou plutôt sa fonction se reconnaît dans la Draperie, le Moulin à tan, la Forge.

 

          C’est parfois un simple élément de l’infrastructure du moulin qui forme le nom de l’endroit. La Marche ou la Ruisselée est le déversoir du plan d’eau, le Biez correspond au canal du moulin, en vieux Français. Le Cast peut évoquer la chaussée, la digue. Un hill est une rigole, un canal, alors le Hill du Mou ne désigne-t-il pas le bief du moulin ? Choiseul est un moulin dit à augets avec la forme particulière de sa roue. L’Etunel (les tunnels), ce sont les conduites forcées de l’aqueduc qui amenaient l’eau au moulin.

 

          L’Arche en vieux Français correspond au pétrin, Granadan (grains dedans) est un grenier à blé et la Chaise (ou chèze) correspond à un habitat isolé (casa en latin).

 

          L’accès au moulin est lui aussi très important car il fallait apporter les lourds sacs de blé au fond de la vallée et ensuite remporter la farine jusqu’aux fermes souvent éloignées. Nous avons alors du Moulin d’Abas (d’en bas), Bonnet et la Charrière indiquent un chemin étroit. Le Pont, la Planche, la Poncenais (petit ponceau) et le Gué, le Gué-Charrette sont des lieux de passage, car le moulin était souvent construit sur une île au milieu de l’eau, ou simplement de l’autre côté de la rivière. C’est même souvent sa digue qui servait de pont entre les deux parties de la commune.

 

          Le moulin est au bord de l’eau, sur le point le plus bas des environs, souvent marécageux. C’est pourquoi nous trouvons souvent des Moulins du Val de la Vallée, le Val-Botherel, le Val-Froment. L’’ancien français vau (dit pour le val) indique également la vallée dans le Vauférier, Vaunoise, Vaurouil ou Vaugrassin. Cet endroit au bord de l’eau est souvent une zone marécageuse, facilement inondable. Marigné est un marais ainsi que Paluel, le Guern, le Mou (une mouée du latin mollis, terre molle), Careil (le carré) est un champ souvent entouré d’eau. La Haye (la Haie) et le Breil (ou Breuil) sont des prairies boisées situées au bord de l’eau (bouleaux, peupliers). La Rosière, les Rosais, la Roselière ou la Rousselière n’ont rien à voir avec les roses, ils désignent les roseaux recouvrant l’endroit marécageux. Le Bois-Girouet est une terre gagnée sur une prairie humide (du vieux Français girouette).

 

          Les moulins de la partie amont du Meu ainsi que ceux de ses petits affluents devaient fonctionner avec un tout petit débit de cours d’eau d’où la nécessité de retenues d’eau pour augmenter le courant. La Riolais ou Riolet est un petit ruisseau, un ru. La Mare, la Mare-Moulin, la Marette correspondent à la retenue d’eau située en amont du moulin.

 

          L’histoire des moulins se confond souvent avec celle de la noblesse et du clergé sous l’ancien régime. La Hautière, le Tertre, la Motte, le Châtel désignent l’endroit où se trouvait le château voisin, celui du propriétaire. Le Fieu, c'est le fief. Le moulin de Blossac, ceux de la Châsse, d’Artois, de la Basse-Ardaine, de la Perronaye ou de la Bédoyère en portent le nom.

          Et, à propos de noms, c’est le plus souvent sous celui du meunier que les moulins étaient autrefois connus. On allait moudre son grain au moulin Delieuc ou Desbois, Garnier, Gernigon, Hubert, Jallu, Laperche, Monnier, Morand, Pellois, Ramel, Texier…

 

          Bien d’autres toponymes seraient encore évocateurs des implantations d’anciens moulins mais ici ont été seulement cités ceux correspondant à notre étude sur les moulins des bords du Meu.

 

 

*

.

.

.

.

.

.

.

.

.